Choc culturel : un mal qui vous veut du bien !

Rêve d’une vie, opportunité professionnelle, challenge personnel… l’expatriation est, en soi, une remise à zéro, un nouveau départ. Il arrive parfois que la différence culturelle ou la trop grande distance géographique se fassent ressentir.

Recréer ses repères, s’intégrer professionnellement et socialement, découvrir de nouveaux codes culturels, s’habituer à un mode de vie différent: cela fait beaucoup d’objectifs à atteindre !

Et si la nostalgie vous guette, voici ici un condensé de bonnes idées pour surmonter le mal du pays.

Qu’est-ce que le « choc culturel » ?

 

Choc culturel. L’expression semble sous-entendre une immédiateté. Mais ici, le « choc » s’entend sur un temps plutôt long. Pour mieux appréhender le choc culturel, il convient d’abord de le replacer dans son contexte.

L’expression apparaît dans les années 60 ; Kalervo Oberg est le premier anthropologue à parler de « culture shock ». Le terme décrit une perte de repères, un sentiment de stress vécu par un individu plongé dans un nouvel environnement

C’est la deuxième phase des « quatre saisons de l’expatriation ». Le choc culturel est souvent vécu comme un double déracinement. L’étranger se sent étranger partout. Loin de son pays d’origine, loin de son pays d’accueil, désorienté.

L’ajustement du choc culturel se divise en quatre phases (les quatre saisons) : lune de miel (bonheur), crise (choc culturel), adaptation et maturité. Les deux premières phases se répondent. La lune de miel retient le positif. Le choc culturel voit tout en négatif. Pourtant, les expatriés qui font face à cette période difficile le surmontent tous – ou presque.

 

Comment supporter le choc culturel ?

 

Choc culturel : passage obligé ? En réalité, aucune des « saisons de l’expatriation » n’est un passage obligé. Chaque expérience est unique, chaque personne réagit différemment face à une même situation. Les phases elles-mêmes peuvent s’entremêler, se répéter, se croiser.

Mieux vaut cependant se préparer à vivre une éventuelle période de turbulences. Pour passer le cap sans encombre, quelques stratégies peuvent être mises en place avant le voyage.

 

Se questionner

 

Quel sera le statut de mon expatriation ? Pourquoi choisir de partir maintenant (opportunité professionnelle, challenge, rêve…) ? Le pays d’accueil est-il un choix personnel ou non ? (dans le cas où, par exemple, le conjoint accompagne l’expatrié). Connaît-on son nouveau pays (culture, langue, politique, économie, système de santé, etc.) ? Où se renseigner ? Bénéficie-t-on d’une formation interculturelle (cas de salariés expatriés par leur entreprise) ? Les voyages : grand amour ou pas ? A-t-on beaucoup voyagé ? Sur le plan personnel : plutôt d’un naturel insouciant, inquiet, positif, pessimiste, précautionneux ? Plutôt expansif ou discret… ? Au futur expatrié de se décortiquer le plus honnêtement possible. Moins légères qu’il n’y paraît, ces questions préparent à la future vie à l’étranger.

“ Il y a autant de façons de réagir au choc culturel que de types de personnalités. ”

Le questionnaire est, au fond, la première confrontation avec son futur projet. Se connaître soi-même permettra d’appréhender les efforts que demanderont un déménagement à l’étranger. Si l’on est plutôt introverti, il sera plus difficile d’approcher des collègues ou des gens en soirée. Il faudra donc faire autrement. Par exemple, vous joindre à des groupes ou vous faire des amis en ligne avant votre arrivée ou encore vous rapprocher de vos collègues ou de vos colocataires. Ils seront une ancre stable pour agrandir votre cercle social.

 

 

S’informer et se former

 

Il peut être vraiment utile d’avoir quelques connaissances sur le pays d’accueil. Si c’est l’entreprise qui envoie le salarié à l’étranger, peut-être a-t-elle prévu une formation interculturelle.

Rien n’empêche de compléter cette formation par sa propre enquête : lectures sur le pays d’accueil, prise de contact avec les habitants du pays, intégration de groupe d’entraide… Si cette formation n’est pas disponible, le futur expatrié peut se faire coacher par un professionnel de la formation interculturelle et, là aussi, glaner des informations supplémentaires sur son futur pays d’accueil (réseaux sociaux, blogs, webzines, sites Internet…).

Une bonne connaissance du pays et de sa culture permet une plus grande confiance en soi et une certaine sérénité. Attention : dans les deux cas, gare à la surchauffe. Si l’accumulation d’informations rassure, tout excès nuit. Inutile de surcharger un cerveau déjà occupé à gérer son stress pré-départ.

 

Observer et s’observer

 

L’expatrié n’a pas toujours le temps — ou ne prend pas toujours le temps — d’observer attentivement son nouvel environnement, et de se recentrer. Il n’a parfois pas le temps de jouer les touristes : inscription à la mairie, sécurité sociale, banque… Lorsque l’employeur ne prend pas ces démarches à sa charge, l’urgence administrative peut devenir un poids. Pas toujours évident de digérer ses premiers jours d’expatrié.

Le mieux est de transformer cette contrainte en opportunité. Saisir chaque occasion pour observer son nouveau quartier, les habitants, les commerces, le lieu de travail, l’université, l’école…

Il ne s’agit pas de confronter ses idées reçues avec la réalité. Au contraire, la formation pré-expatriation permet de mieux vivre sa nouvelle réalité. On accueille les nouvelles informations en acceptant de ne pas tout comprendre, d’être différent, de se sentir différent, d’être peut-être moins performant qu’on le voudrait, plus sensible, plus fragile.

 

Accepter de se faire aider

 

Le choc culturel est une période difficile, elle empiète sur toutes les sphères de la vie d’expatrié et peut rapidement prendre le dessus. Il ne faut pas attendre l’arrivée des ruminations pour se faire aider, mais agir dès les premiers signaux d’alerte.

Parler de sa situation et de son ressenti est le premier levier de décompression. Se confier permet de prendre du recul. L’idéal serait d’avoir une personne de confiance dans son nouvel environnement, surtout si l’on entend « vider son sac ».

Mais pas de panique. Des solutions existent.

  • De plus en plus d’entreprises et d’établissements d’enseignement sont sensibilisés au choc culturel, et mettent en place des cellules d’aides.
  • Les mairies peuvent également servir de relais en proposant une aide psychologique, ou en redirigeant vers des associations.
  • Sur Internet, les forums/groupes d’expatriés (ou tout autre réseau) peuvent aussi servir de relais.
  • Ne pas négliger l’aide médicale, surtout lorsque la situation dure.

On pense souvent au système de soins. La santé mentale en fait partie mais est souvent oubliée. Certains pays disposent de plus de moyens que d’autres, surtout selon la situation de chacun (futur étudiant, salarié, en recherche d’emploi, accompagnant…). Le mieux est, là-encore, de se renseigner avant de déménager. Vous pouvez par exemple trouver des guides pays très complets sur Internet.

 

 

Gérer cette période trouble qu’est le choc culturel peut prendre du temps. Un temps qu’il faut accueillir, malgré la frustration qu’il peut engendrer. Un temps qui pourra ressurgir à d’autres moments de l’expatriation. Chaque changement donne son lot de questions. Mais le choc culturel a un rôle central dans l’expérience d’expatriation : il aide à se remettre en question, à gagner en souplesse et à s’ouvrir au monde.

Soyez patient, acceptez d’avoir des petits coups de mou, vivez l’instant présent à fond et vous en sortirez grandi !

Article rédigé en partenariat avec Expat.com