Comment calculer ma retraite en étant ou ayant été expatrié ?

Vivre à l’étranger, c’est un rêve et une opportunité unique pour beaucoup! Et si c’est le vôtre, nous vous conseillons d’anticiper car cela peut impacter vos droits à la retraite.

“ L’expatriation peut modifier la manière dont vous cotisez pour votre retraite et donc le montant que vous percevrez une fois celle-ci entamée. ”

Quels sont les impacts concrets du travail à l’étranger sur votre retraite en France ? Comment préserver vos droits dans ce contexte ? Cet article vous éclaire sur les mécanismes à connaître pour anticiper les effets de l’expatriation sur votre retraite française et mieux préparer votre avenir.

Comment fonctionne la retraite pour les expatriés ?

L’expatriation peut avoir un gros impact sur vos droits à la retraite en France. En fonction de votre statut à l’étranger, les règles de calcul des trimestres et la durée de cotisation au régime de retraite français peuvent varier.

Les règles générales de la retraite en France

Le système de retraite français est basé sur le principe de cotisation. Pour toucher une pension complète, il est nécessaire d’avoir validé un certain nombre de trimestres en fonction de votre année de naissance. Ces trimestres sont acquis par le biais des cotisations sociales prélevées sur vos revenus  (pour les salariés entre autres). Si vous avez travaillé toute votre carrière en France en tant que salarié du privé, vous cotisez directement au régime général, à l’Agirc-Arrco ou à un régime spécifique (indépendants, professions libérales ou fonctionnaires) selon votre profession.

Lors d’une expatriation, la situation se complique, notamment si vous n’êtes plus affilié aux régimes de sécurité sociale français ou spécifiques selon votre profession. Le calcul des trimestres et la durée de cotisation dépendent alors de votre statut d’expatrié et surtout du pays dans lequel vous êtes parti en expatriation et dans quelles conditions.

Détachement ou expatriation longue durée : quelles différences ?

Pour mieux comprendre votre situation, il est important de distinguer deux types d’expatriation : le détachement et l’expatriation longue durée.

👉 Le détachement : Si vous êtes détaché par une entreprise française, vous continuez de cotiser normalement à la sécurité sociale en France, et donc à votre régime de retraite français. Vous ne perdez pas de trimestres et le calcul de votre pension se fera comme si vous étiez resté en France. Cette situation est courante pour des missions courtes, généralement de moins de deux ans, mais elle peut être prolongée sous certaines conditions.

👉 L’expatriation longue durée : Si vous partez travailler à l’étranger sans être détaché, vous devenez expatrié. Dans ce cas, vous ne cotisez plus automatiquement au régime de retraite français. Vous devrez alors vérifier si votre pays d’accueil a signé une convention bilatérale ou communautaire de sécurité sociale avec la France, ce qui permet de transférer certains droits de retraite. À défaut, il peut être nécessaire de cotiser volontairement à la Caisse des Français de l’étranger (CFE) pour maintenir vos droits ou auprès d’un autre régime notamment pour les indépendants et professions libérales.

Comment calculer sa retraite quand on a travaillé à l’étranger ?

Lorsque vous travaillez à l’étranger, l’impact sur le calcul des trimestres de retraite dépend du pays dans lequel vous exercez et des accords bilatéraux ou communautaires en place avec la France. En tant qu’expatrié, comprendre comment ces trimestres sont pris en compte vous sera indispensable afin de garantir une retraite optimale et mettre en place une stratégie de départ avec des scénarios alternatifs.

Comment sont pris en compte les trimestres cotisés à l’étranger ?

🌍 Si vous travaillez au sein de l’Union européenne :
des pays de l’Espace économique européen (EEE), ou en Suisse, vous bénéficiez de la coordination des régimes de retraite européens. Cela signifie que chaque pays où vous avez travaillé calcule vos droits à la retraite selon ses propres règles, mais les périodes de cotisation sont totalisées. Vous ne perdez donc pas de trimestres lorsque vous travaillez dans un autre pays de l’UE. Au moment de la retraite, chaque pays vous versera une pension proportionnelle à la durée travaillée sur son territoire à l’âge légal d’ouverture de vos droits dans le pays en question et en fonction de la règlementation en vigueur au moment de la demande.

🌏 En dehors de l’UE:
si votre pays d’accueil a signé un accord bilatéral retraite avec la France, les périodes cotisées peuvent être prises en compte dans le calcul des trimestres retraite expatrié. Ces accords permettent une coordination similaire à celle des pays européens, bien qu’ils varient d’un pays à l’autre. Chaque pays concerné vous versera une partie de votre pension en fonction des trimestres cotisés localement.

🌎 Si vous travaillez dans un pays sans accord bilatéral:
les trimestres cotisés à l’étranger ne seront pas pris en compte dans le calcul de votre retraite française. Dans ce cas, il est recommandé de souscrire à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) ou autre régime indépendant ou libéral pour continuer à cotiser volontairement au régime français et ainsi préserver vos droits.

Expatriation dans l’Union européenne : quels sont les avantages pour la retraite ?

Être expatrié dans l’Union européenne offre plusieurs avantages en matière de retraite, car la coordination des régimes de retraite entre les pays de l’UE permet aux travailleurs expatriés de conserver leurs droits et de ne pas perdre de trimestres cotisés. Grâce aux règles européennes, chaque pays dans lequel vous avez travaillé calcule vos droits de manière indépendante, tout en tenant compte des périodes cotisées dans les autres pays de l’Union.

Bon à savoir :
Le principal avantage d’être expatrié dans l’UE réside dans la totalisation des périodes de cotisation. Cela signifie que toutes les périodes travaillées dans un autre pays européen sont comptabilisées pour le calcul de la retraite.

Comment faire valoir les années travaillées à l’étranger ?

Si vous avez travaillé pendant votre période d’activité plusieurs années en Espagne, en Allemagne ou en Italie, par exemple, ces périodes sont intégrées au calcul de votre retraite française, et inversement. Cette coordination retraite France UE vous assure de ne pas être pénalisé lorsque vous passez d’un pays à un autre au cours de votre carrière.

Dans les cas les plus simples, au moment de la liquidation de votre retraite, chaque pays où vous avez cotisé versera une partie de votre pension proportionnelle au temps travaillé sur son territoire. De plus, grâce aux avantages de l’Union européenne, la procédure de demande de retraite est simplifiée : vous n’avez qu’à déposer une seule demande dans le dernier pays où vous avez cotisé, qui se charge ensuite de contacter les autres états concernés. Néanmoins, chaque situation est différente et selon votre pays d’expatriation, la procédure peut s’avérer complexe. Faites-vous accompagner par des professionnels en Bilans de  retraites carrières internationales qui sauront vous conseiller et vous accompagner tout au long de ces démarches.

Expatriation hors de l’UE : quels sont les risques pour la retraite ?

S’expatrier hors de l’Union européenne présente plusieurs risques en ce qui concerne vos droits à la retraite. Contrairement aux pays de l’UE, où la coordination des régimes de retraite facilite le calcul des trimestres, les expatriés hors Europe doivent faire face à des défis spécifiques.

Le principal obstacle réside dans l’absence d’accord bilatéral retraite hors Europe. Si le pays dans lequel vous travaillez n’a pas signé de convention de sécurité sociale avec la France, les périodes cotisées à l’étranger ne seront pas automatiquement prises en compte dans le calcul de votre retraite en France. Cela peut entraîner une perte de trimestres et donc une réduction du montant de votre pension, voire un retard dans l’âge de départ à la retraite. Les expatriés doivent donc être vigilants et se renseigner sur les possibilités de cotisation volontaire auprès de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) ou auprès d’un autre régime, afin de continuer à cotiser au régime de retraite français.

Par ailleurs, la complexité des démarches administratives est un autre frein pour les expatriés hors de l’UE. Le suivi des droits acquis dans plusieurs pays sans accords bilatéraux peut être laborieux, et le risque d’oubli ou de mauvaise prise en compte des périodes travaillées à l’étranger est réel.

Comment racheter des trimestres après une expatriation ?

💡 Le saviez-vous ?

Après une période d’expatriation, si vous n’avez pas cotisé au régime de retraite français, il est possible de racheter des trimestres pour combler les périodes non validées. Ce processus, connu sous le nom de rachat de trimestres retraite expatriation, vous permet de régulariser votre situation et ainsi augmenter le montant de votre future pension ou de partir à la retraite à l’âge souhaité.

Quelles sont les conditions pour racheter des trimestres après une expatriation ?

Le rachat de cotisations expatriation est soumis à certaines conditions. Vous pouvez racheter des trimestres si vous n’étiez pas affilié à la sécurité sociale française pendant votre séjour à l’étranger, notamment si vous ne cotisiez pas via la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) ou si votre pays d’accueil n’a pas signé d’accord bilatéral avec la France. Ce rachat est limité à un maximum de 12 trimestres, soit trois ans de cotisation. Il faut toutefois avoir été affilié à un régime de sécurité sociale français avant l’expatriation pendant une certaine durée.

Comment procéder au rachat ?

Pour racheter des trimestres retraite, vous devez faire une demande auprès de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). Le coût du rachat dépend de plusieurs facteurs, comme votre âge et le revenu moyen des trois dernières années précédant la demande. Le rachat peut se faire en une seule fois ou de manière échelonnée. Une fois les trimestres rachetés, ils sont pris en compte dans le calcul de votre pension de retraite. Pour cela, le paiement doit être réalisé en intégralité avant la date choisie pour votre départ à la retraite. Toutefois, il est indispensable d’évaluer l’impact d’un tel investissement (coût, amortissement, rendement) avant de se lancer dans une telle opération.

Pourquoi racheter des trimestres ?

Le rachat peut permettre d’éviter ou réduire une décote de votre pension, surtout si vous avez passé plusieurs années à l’étranger sans cotiser au régime français. Cette démarche est donc importante pour régulariser votre retraite en tant qu’expatrié et garantir une meilleure pension à l’heure de votre départ en retraite.

Quels sont les régimes spécifiques pour les expatriés français ?

Les expatriés français peuvent bénéficier de régimes spécifiques pour préserver leurs droits à la retraite et leur protection sociale, même lorsqu’ils travaillent à l’étranger. Le principal dispositif est la Caisse des Français de l’Étranger (CFE), qui permet aux expatriés de continuer à cotiser volontairement au régime français de sécurité sociale, incluant les droits à la retraite. Cependant, en fonction de votre profession, il existe d’autres possibilités de cotisations volontaires (notamment pour les régimes d’indépendants et de professions libérales).

La Caisse des Français de l’Étranger

La CFE retraite offre une couverture similaire à celle du régime général en France. Elle permet aux expatriés de cotiser volontairement afin de ne pas perdre de trimestres de cotisation pendant leur période d’expatriation. Ce régime spécifique est accessible à tous les assurés travaillant hors de France, quel que soit le pays de résidence. En plus de la retraite, la CFE peut couvrir également l’assurance maladie et les accidents du travail, garantissant une protection sociale complète.

Autres options de cotisations volontaires (pour les salariés)

Outre la CFE, les expatriés peuvent choisir de cotiser volontairement à certains régimes complémentaires, comme l’Agirc-Arrco pour les cadres. Cela permet de maintenir une cotisation à la fois pour le régime de base et pour les régimes complémentaires, assurant ainsi une continuité des droits, même à l’étranger. Ces cotisations volontaires expatriation offrent une grande flexibilité pour s’adapter à la situation personnelle et professionnelle de chaque expatrié. Cependant, nous vous conseillons d’évaluer l’impact d’une telle cotisation volontaire (coût, amortissement, rentabilité) avant d’adhérer.

Nos conseils pour bien préparer sa retraite en tant qu’expatrié

Préparer sa retraite en tant qu’expatrié demande une bonne organisation et une anticipation dès le début de votre parcours à l’étranger. Voici quelques conseils pratiques pour vous assurer une retraite sereine, que vous viviez au sein de l’Union européenne ou hors de ses frontières.

Anticipez vos droits à la retraite

La première étape pour bien préparer votre retraite en tant qu’expatrié est de faire un bilan de vos droits actuels. Vérifiez si vous cotisez toujours en France ou si vous bénéficiez d’un régime de sécurité sociale dans votre pays d’accueil. Si vous travaillez dans l’Union européenne, les périodes de cotisation seront prises en compte grâce à la coordination des régimes. En revanche, si vous êtes en dehors de l’UE, il est essentiel de vérifier les accords bilatéraux existants entre la France et votre pays d’accueil.

Souscrivez une assurance adaptée

Nous vous recommandons de choisir une assurance santé internationale qui vous permettra de maintenir vos droits. Vous pouvez par exemple choisir une assurance en complément de La Caisse des Français de l’Étranger (CFE), qui reste la meilleure option pour continuer à cotiser au régime de retraite français, tout en bénéficiant d’une couverture santé. Vous pouvez également envisager des régimes de retraite complémentaire pour vous assurer une pension plus élevée.

Suivez et gérez vos cotisations

Une fois expatrié, il vous sera utile de suivre régulièrement l’évolution de vos cotisations. Que vous cotisiez au régime français ou à un régime local, assurez-vous que chaque période travaillée est bien prise en compte pour le calcul de votre future pension. En cas de période non cotisée, envisagez un rachat de trimestres pour combler les éventuels manques (à évaluer dans le cadre d’un bilan retraite complet pour vérifier la pertinence de ce rachat).

Diversifiez vos placements pour compléter votre retraite

Enfin, anticiper sa retraite signifie également penser à des solutions complémentaires. En plus de vos cotisations obligatoires, vous pouvez préparer votre retraite en investissant dans des placements financiers ou immobiliers pour compléter votre future pension. Cela vous permet de mieux sécuriser votre niveau de vie une fois à la retraite.

Puis-je toucher ma retraite et vivre à l’étranger ?

Il est tout à fait possible de toucher votre retraite tout en vivant à l’étranger et donc de vivre une retraite internationale. Que vous soyez retraité du secteur public ou privé, ou encore indépendants ou en professions libérales, votre pension de retraite peut être versée sur un compte bancaire à l’étranger. Cependant, certaines démarches sont nécessaires pour garantir la continuité du versement. Par exemple, vous devrez régulièrement fournir un certificat de vie à votre caisse de retraite pour prouver que vous êtes toujours en vie et donc éligible au paiement de votre pension.

De plus, il est important de savoir que les modalités de versement et la fiscalité de votre retraite peuvent varier en fonction du pays dans lequel vous vivez. En effet, certains pays ont signé des conventions fiscales avec la France, ce qui peut éviter une double imposition sur votre pension. Toutefois, dans d’autres cas, vous pourriez être soumis à une fiscalité locale plus ou moins avantageuse.

Quel est le pays le moins cher pour passer sa retraite ?

Choisir un pays pour passer votre retraite dépend de plusieurs critères, dont le coût de la vie, la qualité des services de santé et les avantages fiscaux. Parmi les destinations populaires pour les retraités français, plusieurs pays offrent un coût de la vie bien inférieur à celui de la France, tout en garantissant un cadre de vie agréable :

🏖️ Le Portugal : Bien qu’il devienne de plus en plus prisé, le Portugal reste une destination abordable pour les retraités. Avec un coût de la vie jusqu’à 30 % inférieur à celui de la France, et des avantages fiscaux attractifs (notamment pour les retraités grâce au régime de résident non habituel), le Portugal séduit de nombreux expatriés.

🏜️ Le Maroc : Offrant un coût de la vie particulièrement bas, avec des logements et des services à des prix bien inférieurs à l’Europe, le Maroc attire les retraités souhaitant vivre au soleil à moindres frais. De plus, une convention fiscale avec la France permet d’éviter la double imposition.

🏝️ La Thaïlande : Ce pays d’Asie du Sud-Est est réputé pour son coût de la vie très bas. Entre les logements abordables, la nourriture locale peu coûteuse et une offre de soins de santé de qualité, la Thaïlande est une destination prisée des retraités à budget modéré.

🌞 La Tunisie : Comme le Maroc, la Tunisie offre un cadre de vie agréable et un coût de la vie faible. Les retraités français bénéficient également d’un climat méditerranéen et d’une proximité avec la France.

Bien planifier votre retraite en expatriation est essentiel pour garantir une pension complète et adaptée à vos besoins. Que vous soyez détaché ou expatrié longue durée, il est important de bien comprendre les accords en vigueur, de choisir les bonnes assurances, et de suivre vos cotisations. En anticipant ces aspects, vous vous assurez une retraite sereine.